Thème S3

SISMOTECTONIQUE

La tectonique des Andes d’Equateur s’inscrit dans le contexte transpressif de la subduction des plaques Nazca et Cocos sous la plaque Sud-américaine et dans le cadre géodynamique du domaine Caraïbes. La convergence oblique de la subduction face à l’Equateur est actuellement contemporaine de l’expulsion du Bloc Andin vers le NNE (Nocquet et al., 2014; Alvarado et al., 2016). La sismicité crustale due aux processus de déformation dans la plaque supérieure reste peu étudiée car souvent considérée comme plus faible en comparaison des séismes produits à l’interface de subduction. Pourtant, les populations sont directement exposées à cette sismicité intracontinentale qui reste dangereuse en raison des faibles profondeurs et distances aux zones densément peuplées. Les failles qui produisent ces séismes, potentiellement catastrophiques pour la société, sont la cible de nos projets menés dans le cadre du LMI SVAN1, afin d’être dans le futur intégrées dans les modèles d’aléa sismique. Les méthodes que nous déployons sur ce thème sont diverses et incluent des approches de terrain (tranchées paléosismologiques, géomorphologie et tectonique active) des techniques géophysiques (sismologie, e.g. par relocalisation de la micro-sismicité, sismique réflexion de subsurface, géoradar), géochronologiques (datations radiocarbone [14C], thermochronologie basse température (U-Th)/He, datations par isotopes cosmogéniques [16Be]) et GPS. Les premiers résultats obtenus par ces méthodes au travers du système de failles NE-SW qui s’étend dans les Andes équatoriennes montrent un mouvement général du bloc Nord-Andin vers le NE par rapport à l’Amérique du Sud, avec un taux de ~10 mm/an. Par leurs longueurs et vitesses individuelles, certaines structures de ce système sont donc comparables à certaines des grandes failles continentales d’Amérique du Nord (faille San Andreas), de Turquie (faille Nord Anatolienne), ou d’Asie. Les activités résumées ci-dessous impliquent plusieurs partenaires, dont l’IG-EPN, l’UMR ISTerre et l’IRD (notamment la DSI, direction des services informatiques), mais aussi l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG), l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), l’institut de Géologie, de recherches minières et métallurgiques du Pérou (INGEMMET), ainsi que le Laboratoire de Géochronologie d’Orsay (LGMT, Univ. Paris 11), Géoazur et ISTep, Univ. Pierre et Marie Curie (Paris), le CEREGE (Aix-en-Provence).